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Anthony Dinis rachète Vocalcom, associé notamment avec Olivier Duha, ex-Concentrix

Publié le 22 décembre 2025 à 10:00 par Magazine En-Contact
Anthony Dinis rachète Vocalcom, associé notamment avec Olivier Duha, ex-Concentrix

Trente ans après sa création, l’éditeur français Vocalcom, la célèbre plateforme omnicanale de relation client, est rachetée par son fondateur, Anthony Dinis. Ce dernier embarque dans ce projet de reprise un entrepreneur reconnu de la filière relation client, qui y a fait fortune : Olivier Duha, co-fondateur de Webhelp, désormais Concentrix. 

Seven2 sort, les expendables reviennent

Seven 2, l’ex-Apax Partners, a cédé la société Vocalcom, l'éditeur d’Hermes, le fameux logiciel qui a équipé et continue d’équiper plus d'un millier de centres de contacts dans le monde et a longtemps été considéré comme la "Rolls de l’appel sortant, en raison de la qualité de son prédictif d’appels. Anthony Dinis, le fondateur, revient aux commandes d'une société au sein de laquelle il était demeuré actionnaire. Il s'est associé pour le projet de reprise à un club deal de partenaires au sein duquel on trouve Olivier Duha. Joint par WhatsApp, ce dernier confirme la confiance qu'il a dans le projet, ambitieux : “l'IA permet de faire émerger des solutions CCaaS de nouvelle génération, bien adaptées au small and mid-market”. 

Depuis une petite année, comme nous l’avions indiqué, Seven2 avait émis le souhait de céder sa participation dans l'entreprise au capital de laquelle il était entré, en 2015. Son fondateur en était demeuré un actionnaire significatif, sans la diriger, et pilotait depuis son départ le développement de Opportunity, une plateforme omnicanale spécialisée dans l’engagement des clients. Il a quitté cette dernière récemment, comme annoncé ici. 

 

Olivier Duha - photo © Édouard Jacquinet

 

Dans les bureaux de Vocalcom

SFR, Teleperformance, Toupargel, Armatis, la Deutsche Bahn clients
Vocalcom, jusque là dirigée par Nicolas Mestchersky, est basée en France et a installé sa solution cloud ou on premise chez plus de 1400 clients, dont SFR, la Deutsche Bahn, de grands énergéticiens et les plus grands acteurs mondiaux du BPO : TP, Concentrix, Armatis. L’éditeur aurait réalisé plusieurs dizaines de  millions d’euros de revenus en 2024, un chiffre légèrement en croissance par rapport aux années précédentes.

Le prédictif d’appels, l'ex « plat signature » de Vocalcom
Les anciens de la filière call-center et qui ont créé les champions mondiaux du BPO, ont tous attendu, un jour, dans l’antichambre des bureaux somptueux de la rue de Tilsitt. On y avait vue sur l’Arc de Triomphe, on sortait souvent à l’époque du bureau du fondateur avec un bon de commande signé et parfois même, le financement de son call. Le visionnaire Anthony Dinis avait songé que vendre les licences par centaines était un bon business mais que les payer par mensualités serait encore plus efficace. Avant que le Cloud n’existe, c’est un loyer mensuel dont les PDG de sociétés de télémarketing, les vendeurs de canapés, de cuisines ou Toupargel devaient s’acquitter.

« Myriam Ghedas, une historique de la profession, officiait au support. C’était une autre époque. Vocalcom avait une telle avance » comme l’a raconté un jour Jean-Antoine Martos.

 

65% des conversations gérées par les plateformes équipées de Vocalcom sont désormais des appels entrants

Un peu d'histoire et l'avenir. L’histoire, vérifiée, raconte que c’est en vendant des logiciels qui automatisaient les appels vers les abonnés à l’annuaire, le Bottin, que le jeune Dinis eût l’idée de compléter ce dépôt de message vocal par la possibilité d’engager la conversation avec l’abonné. L’entreprise est présente en Amérique du Nord, du Sud où elle a eu parfois des filiales, alors qu’elle y est désormais représentée. Sa part de marché chez les acteurs de la relation client externalisée a atteint les 50% du parc de positions installées au milieu des années 2000-2010. 

La France ne représente plus qu'une part minoritaire du CA global de l'entreprise. Récemment, des acteurs de la VPC, tel Blancheporte,  du BPO, tels Intelcia, Myopla, Concentrix, Equans ont re-signé avec Vocalcom. 

Envie d'avoir envie

Il y a quelques semaines, Odigo rachetait Akio. Genesys est très présent sur les grands centres de contacts. Talkdesk n'a pas réellement explosé sur le marché EMEA; l'IA et les agents conversationnels vont permettre d'automatiser le traitement des interactions. Pourquoi alors se lancer alors sur un marché déclinant ou complexe ? La réponse est à venir, voire déjà dans l'esprit du repreneur.

Joint par téléphone, Anthony Dinis a confirmé l'acquisition ; il avait dans la voix l'enthousiasme qu'on lui a connu voici des années : "Ce qu'on a l'intention et l'ambition de faire est de mettre l'IA au service de la relation client, de rendre celle-ci plus performante : booster les ventes, assister les agents, anticiper le churn, gérer les débordements, être accessible 24/24 et 7/7. Le tout sur tous les canaux". Pas de trêve des confiseurs: “Vocalcom a déjà embauché une dizaine d'ingénieurs et prévoit d'investir plus de 10 millions d'euros sur ces sujets, dès 2026”.

Le boss y croit encore, suffisamment pour se remettre aux commandes, comme Michael Dell en son temps, chez Dell. Plus d'informations, dans une interview exclusive, dès la rentrée 2026.

Manuel Jacquinet. 

 

 

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