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Sadri Fegaier n'ira pas en prison, pas tout de suite? Sfam Indexia

Publié le 27 décembre 2024 à 04:30 par Magazine En-Contact
Sadri Fegaier n'ira pas en prison, pas tout de suite? Sfam Indexia

Sadri Fegaier, PDG et fondateur de la SFAM et du groupe Indexia a fait appel de sa condamnation, selon France Bleu Drôme Ardèche. 

L'appel étant suspensif, le “petit prince de l'assurance affinitaire”, comme l'avaient surnommé quelques médias, n'ira pas en maison de détention, à court terme. Si les victimes sont nombreuses à être déçues par cette nouvelle, le mérite de cet appel sera l'ouverture d'autres procès, probablement à plus forts enjeux. Au regard des faits reprochés, la condamnation, bien qu'assortie d'une peine de prison, avait semblé mineure à des spécialistes du droit. Des milliers de victimes vont devoir attendre pour être éventuellement indemnisées. 

Sadri Fegaier et les différentes entreprises de son groupe Indexia ont décidé de faire appel de leur condamnation pour pratiques commerciales trompeuses. Le Drômois avait écopé de 16 mois de prison ferme et de l'obligation d'indemniser les nombreuses victimes. Il y aura donc bien un second procès SFAM/Indexia : le Drômois avait écopé le 17 décembre dernier d'une peine de 24 mois d'emprisonnement dont 16 mois ferme, de 300.000 euros d'amende (le maximum) et de l'obligation d'indemniser les victimes. 2.575 personnes se sont constituées parties civiles dans cette affaire, des particuliers ayant subi des prélèvements indus dont le total se chiffrait parfois à plusieurs dizaines de milliers d'euros. Six sociétés du groupe (SFAM, Foriou, Cyrana, AMP Serena, Hubside, SFK Group) ont été condamnées à de lourdes amendes (plus de 5 millions d'euros).

Emma Leoty, l'avocate qui défend la plus grande partie des plaignants dans le scandale Indexia SFAM

 

Citée par la radio locale, Virginie vient d'apprendre au téléphone la nouvelle de l'appel : je suis verte  car elle voit, comme des milliers de clients prélevés et lésés,  la possibilité d'un remboursement reculer. En effet, une audience sur intérêts civils était prévue le 10 avril 2025 afin de savoir quels clients lésés étaient "recevables" en tant que parties civiles, et donc potentiellement indemnisés par Sadri Fegaier. "Je pense qu'il gagne du temps, mais ça repousse à quand pour nous", se désespère cette ancienne cliente lésée de près de 10.000 euros.

De nouveaux procès à venir ?

La nouvelle de cet appel, suspensif, ne décevra pas tout le monde : plusieurs parties civiles espéraient que ce procès ne soit que le premier d'une longue série. En effet, il se limite aux "pratiques commerciales trompeuses", ce qui signifie que l'entreprise doit avoir eu un "discours trompeur" envers le client (une promesse de remboursement ou de résiliation). Or d'autres parties civiles ont témoigné de faits pouvant être qualifiés de "faux et usage de faux, abus de confiance, escroquerie", indiquait le tribunal. Ainsi, au sortir du délibéré, une des avocates des parties civiles indiquait qu'elle envisageait d'autres actions

Procrastiner, une tradition chez Indexia. 

Me Emma Leoty, l'une des avocates impliquées dans la défense de nombreux pseudo assurés et clients lésés va donc reprendre du service. Fidèle à une pratique qu'il a industrialisée, notamment avec son fameux logiciel B-appli, Sadri Fegaier demeure donc d'une certaine façon le maitre des horloges. A la SFAM, on attend : son remboursement, la fin des prélèvements bancaires, l'exécution des condamnations. 

 

 

 

 

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