Expérience mémorable et presque religieuse à la Fnac du Forum des Halles
David Gilmour en avant-première à la Fnac du Forum des Halles, avec Qobuz et les bulles acoustiques. Les marques et enseignes qui disposent encore de réseaux de magasins recherchent à tout prix à recréer du trafic, qualifié, en magasins. A éviter le showrooming, ces visites où le badaud ne fait que se renseigner et ne devient pas client. Un bon exemple, celui des bulles acoustiques de la Fnac. Qu’on a testées et appréciées, à l’occasion de la sortie du dernier album de David Gilmour, l’âme de Pink Floyd.
Il est 16H30 précises le 5 septembre lorsque l’intervenant de Focal et Jean-Philippe Burgos, un collaborateur de la Fnac, font assoir huit personnes dans la bulle acoustique de la Fnac, l’une des deux fonctionnelles en France, au Forum des Halles. 16H31, fermeture de la porte de la pièce, garnie d’enceintes hi-fi de marque (Kef, Focal, Cabasse, Klipsch, Dynaudio, Triangle, Sonus faber etc) qui accueille alors huit hommes et femmes ( plutôt des quadragénaires et plus, si ce n’est une jeune fan) qui s’assoient. Personne n’est en retard, pas de no-show. Et c’est parti pour 43 minutes d’écoute, sans interruption, du dernier album de David Gilmour, disponible à la vente chez Sony, ce jour, 6 septembre. Dès les premières minutes du morceau qui ouvre l’album, Luck and Strange, sans qu’on ait besoin de se parler, mon voisin et moi sommes saisis. Il ne m’en a rien dit, on n’a pas parlé. J’ai simplement vu son pied bouger un peu, ses yeux se fermer. Un écran permet en sus de visionner quelques séquences, tournées à l’Astoria Studio, de David Gilmour jouant et discutant avec Charlie Andrew.
Il ne sert à rien quand on parle de musique, d’émotion, d’utiliser des mots. Sinon David Gilmour, Van Morrison, Steely Dan, Mark Hollis, Linda Perhacs ou Bombino etc. seraient ou auraient été écrivains ; ça a été presque religieux. La guitare de Gilmour m’a rappelé l’orgue de Michel Chapuis dans Toccata et Fugue en ré mineur de Bach, dont je me souviens bien : c’est le premier disque que j’aie écouté sur une vraie chaine hi-fi, munie d’une plateforme Dual. Pour beaucoup d’autres ensuite, devant arbitrer les dépenses, j’allais à Wagram, à la Fnac, pour écouter avant d’acheter. Plus tard, rue du chemin vert, à la Cape, la centrale d’achat pour les étudiants. Les deux magasins en question ont disparu.
J’ai songé alors à la tristesse, à la colère qui doit saisir les artistes, les génies (musiciens, cinéastes..) après qu’ils ont consacré des années, des milliers d’heures à soigner leur disque, leur morceau, film. Et qu’ils constatent, chaque jour, dans le métro, la rue, les boutiques, dans quelles conditions et sur quels types de plateformes leur travail est partagé, consommé. La tristesse n’a pas duré longtemps. Lorsque je suis sorti de la bulle acoustique, Jean-Philippe Burgos, qui accueille toute l’année dans la bulle les “retraitants”, sur rendez-vous uniquement, m’a fait une confession: “en général, lorsqu’ils sortent, ils font la différence, ils le disent. Et lorsque la Bulle est disponible, nous accueillons sans rendez-vous, pour des écoutes découverte».
L’album est incroyable. Bénéficie de l’apport de la jeunesse, de la harpe et de la voix de Romany, la fille de David Gilmour, des idées et de la co-production de Charlie Andrew. Des contributions de Eno, Steve Gadd, Steve DiStanislao, Rob Gentry etc..
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