TUI, Karavel, Belambra en bonne forme. L’agence de voyages et le all-inclusive n’ont pas dit leur dernier mot, loin de là

Les immatriculations d’agences de voyage sont en hausse : 4 223 opérateurs en 2025. Karavel en ouvre, Frédéric Jousset y investit. Leclerc Voyages prévoit 23 ouvertures d’agence cette année. Chez Belambra, la stratégie de montée en gamme porte ses fruits. Caravelle, son actionnaire, songe à en ouvrir le capital et à ouvrir de nouveaux clubs. Dans le tourisme, les prix de vente ont augmenté plus vite que les coûts, un item qui explique la hausse de la rentabilité des agences de voyage
Longtemps considérées comme menacées par la concurrence des plateformes en ligne, les agences de voyage physiques connaissent aujourd’hui un regain d’activité notable, porté par la bonne santé du secteur touristique et une évolution des attentes des clients. Contrairement aux idées reçues, les consommateurs continuent de chercher un contact humain et une expertise pour organiser leurs vacances, dont le coût n'est pas anodin. La confiance et le conseil personnalisé offerts par les conseillers en agence restent des atouts majeurs, selon Valérie Boned, présidente des Entreprises du Voyage.

Les grands acteurs du marché, tels que Karavel, TUI France ou Selectour-Havas Voyages, témoignent de cette dynamique. Ces groupes continuent d’ouvrir de nouvelles agences, convaincus que les clients souhaitent comprendre en détail les prestations qu’ils achètent et bénéficier de réassurance tout au long de la préparation de leur voyage. Cette tendance ne se limite pas aux voyageurs plus âgés : le profil de la clientèle s’est rajeuni, et toutes les catégories de consommateurs fréquentent désormais les agences.
La crise sanitaire a paradoxalement renforcé ce besoin de proximité. Face aux perturbations provoquées par le Covid-19, des milliers de voyageurs ont recherché un accompagnement personnalisé, trouvant dans les agences un interlocuteur fiable pour résoudre leurs problèmes.
Selon Laurent Abitbol, cette situation a même constitué un “coup de pouce” pour la profession, qui a su regagner la confiance de ses clients.
Les chiffres confirment cette reprise : les immatriculations d’agences de voyage sont en hausse, atteignant 4 223 opérateurs en 2025, contre 4 020 en 2024 et 3 991 en 2022, leur niveau le plus bas depuis sept ans. Cette progression inclut les agences en ligne, mais le véritable moteur reste le contact humain, que ce soit en agence physique, par téléphone ou par écrit.
Récemment, lors d’une visite en mode mystery-shopping, chez TUI, on a été étonnés de l’implication de la personne qui nous a servi et s’est avérée être la directrice de l’agence.
La rentabilité des agences s’est également améliorée
Ce grâce à des commissions plus élevées et à une augmentation des prix des voyages supérieure à celle des coûts. Le modèle de mandataire ou de franchise, comme chez TUI France, attire de nombreux candidats, témoignant de l’attrait du métier. Par ailleurs, la baisse des loyers dans les centres-villes et la bonne santé des centres commerciaux offrent des opportunités d’expansion pour les réseaux existants. Leclerc Voyages, par exemple, prévoit l’ouverture de 23 nouvelles agences cette année.

Le phygital, c’est la clé
Chez Voyageurs du Monde, la même conviction prédomine : « Ce qui est réellement recherché depuis le Covid, c'est le contact humain, en physique, par téléphone ou par écrit », déclarait récemment aux Echos Jean-François Rial, président de l’entreprise. Monde. Le même a pourtant indiqué que la fermeture du dernier point de vente de l’Office du Tourisme de Paris, baptisé désormais Paris Je t’aime, était logique et dans le sens de l’histoire.
Comment faire rêver ?
La brochure avec de belles images est-elle plus efficace pour aider à la vente que des prix early-booking ou des lunettes connectées. La question n’est pas anodine et fera l’objet d’une Master Class, la semaine prochaine, lors d’ECTFF, le French Forum de l’Expérience Client.
L’agent de voyages, personnage clé, vend-il d’ailleurs ce qui est adapté au client, ou ce qu’il doit vendre et dont il a les brochures ? C’est une autre et vieille histoire, sur laquelle le point de vue d’un bon connaisseur est conseillé. Celle de Didier Rus, directeur d’activités commerciale, chez Intelcia ? Ecoutez ici son interview.