Anthem Blue Cross Blue Shield renonce au plafonnement des remboursements d'anesthésie chirurgicale
Anthem Blue Cross Blue Shield, une compagnie d'assurances de santé américaine revient sur son projet de limiter la prise en charge des frais d'anesthésie. L'assassinat récent, en plein New York, par Luigi Mangione, du PDG de UnitedHealthcare, Brian Thompson, et les protestations de l'American Society of Anesthesiologists ont provoqué ce revirement. Concilier expérience patients, assurés et profits, un sacré enjeu.
Anthem Blue Cross Blue Shield avait récemment décidé de « ne plus prendre en charge les soins d'anesthésie si l'opération ou la procédure dépasse une limite de temps arbitraire, quelle que soit la durée de l'intervention chirurgicale », selon l'American Society of Anesthesiologists, qui s'est opposée à cette décision. Cette décision concerne les régimes du Connecticut, de New York et du Missouri. L'assureur avait fondé sa décision sur les mesures de durée des interventions chirurgicales des Centers for Medicare and Medicaid Services, a rapporté NPR.
Point de friction : La décision avait déjà été controversée à l'époque, mais l'indignation a éclaté cette semaine après le meurtre du PDG de UnitedHealthcare, Brian Thompson, à New York, qui a mis en lumière les décisions controversées en matière d'assurance.
Aux dernières nouvelles, le contrôleur du Connecticut, Sean Scanlon, a déclaré jeudi sur X : « Après avoir entendu des gens dans tout l'État au sujet de cette politique inquiétante, mon bureau a contacté Anthem, et je suis heureux de vous annoncer que cette politique n'entrera pas en vigueur ici, dans le Connecticut ».
- Nous avons poussé Anthem à faire marche arrière et ils annoncent aujourd'hui qu'ils reviennent complètement sur cette politique malavisée », a déclaré jeudi le gouverneur de New York, Kathy Hochul, dans un communiqué. « Ne jouez pas avec la santé et le bien-être des New-Yorkais - pas sous ma surveillance.
Les représentants d'Anthem n'ont pas répondu immédiatement aux demandes de commentaires.
- La décision initiale de couverture était très inhabituelle pour un grand assureur de santé, a déclaré Marianne Udow-Phillips, qui donne des cours d'assurance à l'École de santé publique de l'Université du Michigan et qui a pris des décisions de couverture à la Blue Cross Blue Shield du Michigan.
- Lorsque les patients deviennent financièrement responsables parce qu'un plan de santé réduit le montant qu'il verse aux prestataires, cela engendre ce type decolère », explique Mme Udow-Phillips à Axios. C'est un exemple pittoresque et terrible d'excès administratifs dans le secteur de l'assurance, mais je vous le dis, ce n'est que la partie émergée de l'iceberg », a déclaré Gordon Morewood, anesthésiste et vice-président du comité économique de l'ASA, à Maya Goldman, d'Axios.
Sur les réseaux sociaux, les critiques ont établi un lien direct entre les décisions controversées en matière de couverture et la mort de M. Thompson, CEO de UnitedHealthcare.
Lorsque vous tirez sur un homme dans la rue, c'est un meurtre. Lorsque vous tuez des milliers de personnes dans les hôpitaux en leur interdisant de se faire soigner, vous êtes un entrepreneur », a écrit un utilisateur de X.
J'ai vu la couverture médiatique de l'assassinat du PDG de United Healthcare sur TikTok et je pense que les dirigeants politiques et industriels devraient lire les commentaires et y réfléchir sérieusement », a écrit l'activiste Tobita Chow sur X.
Le résultat : Le fait que le mépris du public à l'égard des dirigeants des compagnies d'assurance puisse se transformer en violence est un reflet saisissant de la manière dont l'indignation des médias sociaux peut se traduire par des conséquences dans le monde réel.
- Je n'aurais jamais pensé à l'époque que j'avais besoin de sécurité », a déclaré Mme Udow-Phillips à propos de son emploi chez BlueCross. « Est-ce que cela donne la permission à d'autres personnes ? C'est terrifiant.